La psychanalyse s’adresse aux enfants présentant une souffrance (tristesse, anxiété, angoisse), un symptôme (phobies, troubles somatiques), une difficulté comportementale ou somatique (difficultés de séparation, troubles du sommeil, de l’alimentation, refus scolaire, agressivité, opposition, maladie…), ou tout autre signe de difficulté psychique.
De multiples événements peuvent entraîner des changements fragilisant l’enfant, tels que la naissance d’un frère ou d’une sœur, l’entrée à l’école, le handicap ou la maladie, mais aussi les soucis professionnels des parents, le déménagement, la séparation, la recomposition familiale ou le deuil, etc.
Dans ce genre de situation, le retour à l’équilibre peut tarder à se faire, une consultation devient alors nécessaire.
En ce qui concerne les nourrissons ou les très jeunes enfants, des thérapies mère-enfant, père-enfant, ou parents-enfant sont proposées. Elles permettent de travailler sur les liens précoces que le jeune sujet a établis avec son entourage.
Plus l’enfant est jeune, plus il a besoin de ses parents comme porte-parole. C’est d’ailleurs l’un des enjeux du travail psychique : qu’il puisse s’exprimer en son nom propre.
Le cabinet de psychanalyse est un espace de parole libre où parents et enfants peuvent s’exprimer tour à tour, jusqu’à ce que se formule la pertinence de proposer un travail de psychothérapie analytique à l’enfant.
La première séance permet de faire connaissance, de cerner les points à travailler, pour chacun des membres de la famille, d’échanger des informations pour construire ensemble une alliance thérapeutique : il s’agit de faire en sorte que le rythme, le déroulement des séances, la relation du thérapeute avec les parents, donnent à l’enfant un sentiment de confiance et de sécurité permettant un réel engagement de sa part dans le travail analytique.
Une fois le climat de confiance établi entre les parents, l’enfant, et le thérapeute, il est fréquent que l’enfant même jeune (vers 3 ans) soit reçu seul au moins pendant une partie de la séance. Un enfant n’est invité à réaliser seul ses séances que lorsque celui-ci est prêt à se séparer de ses parents. Quelques mots sur son évolution sont échangés à chaque séance avec ses parents, ceux-ci sont écoutés chaque fois qu’ils le souhaitent et leurs questions sont les bienvenues.
Au besoin, et uniquement sur demande des parents, un lien avec l’école peut être établi pour une meilleure compréhension et adaptation aux difficultés de l’enfant, si elles ont des répercussions dans sa vie scolaire.
Dans tous les cas, une « alliance thérapeutique » doit se former entre le psychanalyste et les parents, afin que l’enfant ne soit pas gêné dans ses élaborations. La notion de « secret professionnel » est rappelée, l’enfant pourra dire ou non à ses parents ce qu’il s’est dit pendant sa séance, mais le psychothérapeute, lui, est de son coté tenu au secret. Le psychanalyste peut se trouver dans la posture d’aider un enfant à formuler ses difficultés auprès de ses parents, si nécessaire.
Différentes problématiques du quotidien peuvent amener à consulter un psychanalyste : les troubles de l’attachement et de la séparation, l’anxiété, l’échec scolaire, les troubles des apprentissages, les colères, la violence, le harcèlement, l’angoisse, les automutilations, les événements traumatiques, et plus généralement tout ce qui cause une souffrance psychique en famille ou dans le lieu de vie de l’enfant.
La psychanalyse est une pratique non directive qui laisse la parole à l’enfant, ou s’il ne parle pas, qui travaille sur la relation non-verbale. C’est donc une pratique qui n’aborde pas les symptômes « de front » contrairement aux pratiques comportementales et cognitives (TCC).
La durée et le rythme des séances est variable, au cas par cas, en fonction de la problématique de chacun.
La rythmicité d’une séance par semaine permet généralement d’entrer dans une dynamique d’élaboration que des séances trop espacées risquent de briser. La durée est fonction du temps que chacun prend à comprendre ce qui lui arrive et à se réorganiser psychiquement.
La fin de la thérapie est souvent le moment où l’enfant formule qu’il n’en a plus besoin, quand conjointement, ses parents sont satisfaits des améliorations obtenues. Il est alors souhaitable de programmer une « dernière séance » car la façon dont l’enfant parvient à finir sa thérapie, les mots qu’il pose sur le travail entrepris, les progrès, les points de butée, et la séparation, font partie intégrante du processus de maturation et d’intégration des changements.
Apprendre à se séparer en trouvant des mots pour le faire est en effet capital et très formateur pour l’être humain, petit ou grand. Le psychanalyste a aussi son mot à dire sur la question de la fin, même si le patient est toujours libre de poursuivre ou d’arrêter son suivi.
L’essentiel est que cela se parle, surtout lorsqu’il s’agit d’enfant qui ne peuvent pas décider par eux-mêmes de la poursuite ou non de leurs soins psychiques.