Fondée par Sigmund FREUD au cours du XIXe et XXe siècles, la psychanalyse vise à permettre de mieux nous connaître, grâce à la verbalisation et l’exploration de l’inconscient par le biais de souvenirs, rêves et associations d’idées.

J’ai découvert la psychanalyse au cours de mes études de philosophie, par le biais de l’œuvre de Françoise DOLTO. la pratique de cette psychiatre psychanalyste pour enfants m’a fait entrevoir à quel point l’être humain, si petit qu’il soit, dès les premiers moments de vie, parle et pas seulement avec des mots. Il parle avec son corps. C’est ce qui fera dire à Jacques Lacan que « l’inconscient est structuré comme un langage ». Ça parle en nous, bien davantage que ce que nous pouvons en comprendre, et Françoise Dolto a bien découvert que s’adresser à des nourrissons, qui n’ont pas encore acquis la parole, a des effets bien réels sur leur santé organique et psychique.

Mais si la parole du médecin a de tels effets sur l’enfant, alors celle des premier interlocuteurs de l’enfant, des « premiers autres », laisse également une marque indélébile, quasi-permanente sur le sujet humain. Au cours d’une psychanalyse, ce sont de tels effets, positifs mais parfois délétères, qu’il s’agit notamment de réévaluer pour éventuellement s’en distancier un peu, qu’ils cessent de nous déterminer totalement et de nous entraver.

Le divan ?

J. Lacan a contribué à assouplir la pratique de la psychanalyse qui a eu tendance à se scléroser, à se rigidifier après Freud, en termes de durée, de fréquence et de dispositif.

Par exemple, une personne peut être engagée dans un travail régulier, de plusieurs mois, allongée sur le divan, sans qu’un réel processus analytique soit à l’œuvre. On peut parler de « faux travail » comme lorsque les sages-femmes repèrent qu’une parturiente a des contractions qui ne sont pas efficaces et ne poussent pas le fœtus vers la sortie¹

A contrario, certains entretiens en face-à-face rendent compte d’un réel travail de réorganisation psychique.

¹ : Notons que la métaphore de l’accouchement avait déjà été utilisé par Socrate pour parler de sa pratique visant à apprendre à ses élèves à penser par eux-mêmes : il faisait de ce procédé la maïeutique, art de faire accoucher les idées

Une idées communément reçue concerne également le silence de l’analyste. Un certain silence semble nécessaire pour permettre à un sujet de formuler sa demande, sa plainte, prendre le temps d’être écouté et entendu. Cependant, les entretiens préalables à l’engagement dans le processus analytique sont généralement chargés de nombreuses questions et donc très interactifs. Ils consistent également en une sensibilisation aux manifestations de l’inconscient, que le sujet ne peut pas repérer sans indication préalable (comment entrer dans l’association dite « libre », que dire d’un rêve, comment le travailler, sur quoi de pertinent se focaliser ? Sur quoi s’arrêter ? Que sont les lapsus, les actes manqués, les oublis motivés ?). Un travail de « transformation de la plainte » s’opère alors, qui part de la formulation de la plainte et des symptômes à un désir de savoir, d’en savoir un bout sur le fonctionnement inconscient.